L'équipe suédoise à l'initiative de ces recherches a déjà effectué 9 transplantations d'utérus pour des jeunes femmes souffrant du syndrôme MRKH, une absence congénitale d'utérus. C'était également le cas de cette jeune femme opérée à l'hôpital Foch, à Suresnes il y a 10 jours.
L'opération était conséquente : 14 heures au total entre le prélèvement et la greffe. Mais ce n'est pas une greffe qui permet de sauver la vie, mais de la donner. La donneuse et sa fille vont bien. La jeune femme greffée pourrait recevoir des embryons congelés dans 10 mois, selon son chirurgien.
Dans le monde, une quinzaine de bébés sont déjà nés grâce à cette technique, qui suscite malgré tout des questions éthiques pour l'Académie de médecine. En France, les greffes entre vivants ne sont autorisées que dans une même famille.
La mère ne se sent-elle pas responsable de la malformation de sa fille, et plus ou moins obligée de donner son utérus ? Au-delà de l'impact des traitements pour éviter le rejet de la greffe, comment l'enfant grandira se sachant né du ventre de sa mère et de l'utérus de sa grand-mère ? Et si l'essai marche, peut-on prélever des utérus chez des femmes encore en âge de procréer, qui pourraient regretter leur don ensuite ? On n'en est qu'au début de l'aventure....