Deux ans après avoir reçu l’utérus de sa mère, elle accouche d’une petite fille

C’est la première naissance en France après une greffe d’utérus. Déborah, 36 ans, est née sans utérus, avec le syndrome de de Rokitansky (MRKH). En mars 2019, elle a bénéficié d’une greffe d’utérus à l’hôpital Foch de Suresnes, en région parisienne, par l’équipe du Professeur Jean-Marc Ayoubi. La donneuse est la propre mère de Déborah, alors âgée de 57 ans (cf. Greffe d’utérus : l’Académie nationale de médecine « s’interroge »).

Source : Gènéthique magazine

« On attend toujours un an pour être sûr que l’utérus greffé ne soit pas rejeté », explique le Pr Ayoubi. Mais le confinement ayant stoppé toutes les activités de PMA, le transfert d’embryons dans l’utérus greffé a eu lieu en juillet 2020. La petite fille est née à 33 semaines de grossesse (sept mois et demi) le 12 février, « sans complications notables » précise l’hôpital. Elle pesait 1,845 kg à la naissance.

Cette greffe « n’a pas vocation à être permanente », il s’agit d’une « greffe provisoire », qui doit permettre une grossesse, éventuellement deux, pas plus, à cause du traitement anti-rejet. Celui-ci est « moins lourd » que pour une greffe classique, car il doit rester « adapté à la grossesse » (cf. Après une greffe, les traitements immunosuppresseurs augmentent les risques de cancer).

L’équipe du Professeur Ayoubi a reçu une autorisation de l’Agence de Biomédecine (ABM) et de l’Agence Nationale de Sécurité du Médicament (ANSM) pour « conduire un essai clinique pour dix greffes avec donneuses vivantes apparentées » (cf. Greffe d’utérus à partir de donneuses vivantes : autorisation d’un essai clinique français et Greffes d’utérus en France : dès 2019). D’autres greffes sont donc prévues dans le même hôpital.

La première naissance après une greffe d’utérus issue de donneuse vivante a eu lieu en Suède en 2014, sous la direction du professeur Mats Brännström, de l’université de Göteborg. La première naissance après une greffe d’utérus issue de donneuse décédée a eu lieu au Brésil le 15 décembre 2017, sous la direction du Dr Dani Ejzenberg, de l’hôpital de Sao Paulo (cf. Greffe d’utérus à partir d’une donneuse décédée : une première naissance au Brésil).

Source : AFP, Brigitte Castelnau (17/02/2021) ; Photo : Pixabay\DR

Le professeur Jean Marc Ayoubi est celui qui a permis la première transplantation utérine française.

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