Un premier bébé né en France après une greffe d'utérus

À l’hôpital Foch de Suresnes, une trentenaire atteinte du syndrome de Rokitansky (MRKH), responsable d’une infertilité, a reçu l’utérus de sa sœur.

ELENA NECHAEVA/ISTOCK
Source : Pourquoi docteur

Pour la seconde fois, une greffe d'utérus a été réalisée avec succès sur le sol français. Le 17 septembre dernier, une femme âgée de 36 ans, née sans utérus, a reçu l’organe de sa sœur ainée, selon Le Parisien. La transplantation a duré près de 18 heures à l’hôpital Foch de Suresnes (Hauts-de-Seine). Quant à la chirurgie, elle a été "très peu invasive", d’après le professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l’établissement de santé.

L'ESSENTIEL

  • "Environ 80 greffes d'utérus ont jusqu'ici été réalisées dans le monde", selon le professeur Jean-Marc Ayoubi.
  • Pour réaliser une greffe d’utérus, "il faut une donneuse vivante, bénévole et apparentée (soit de la famille, soit une proche)".

Absence d’utérus : une fille sur 4.500 est touchée par le syndrome de Rokitansky

La patiente greffée souffrait du syndrome de Rokitansky (MRKH). Il s’agit de l’arrêt ou de l’insuffisance du développement du vagin et de l’utérus. Cette maladie est congénitale "puisqu’il se constitue avant la naissance, pendant la grossesse au moment où certaines anomalies de développement peuvent se produire", peut-on lire sur le site de l’hôpital Necker. Cette malformation concerne une fille sur 4.500. Sans l’utérus, les femmes touchées par le syndrome de Rokitansky ne peuvent pas avoir d’enfants, car l’embryon se développe dans cet organe.

Première greffe d’utérus en France : la patiente attend un second enfant

En mars 2019, Déborah Berlioz avait été la première femme à recevoir une greffe d’utérus dans l’Hexagone. L’organe avait été donné par sa propre mère qui était âgée de 57 ans. La trentenaire, atteinte du syndrome de Rokitansky, avait également subi cette opération au sein de l’hôpital Foch de Suresnes et suivi par le professeur Jean-Marc Ayoubi et ses équipes.

Après cette transplantation, la patiente est tombée enceinte grâce à un transfert d’embryon. Désormais, elle attend un second enfant, qui est censé venir au monde en mars 2023. Après l’accouchement, elle se verra retirer l’utérus greffé et sera obligée de suivre un traitement antirejet.

Pour les équipes de l'hôpital Foch, cette prouesse médicale peut donner de l'espoir aux femmes nées sans utérus ou présentant une infertilité utérine provoquée par une ablation de l'utérus ou un organe non-fonctionnel.

Le professeur Jean Marc Ayoubi est celui qui a permis la première transplantation utérine française.

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