Le vendredi 12 février 2021, un bébé est né à l'hôpital Foch de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine. Une histoire qui aurait pu être ordinaire, sauf que la naissance de cette petite fille de 1,8 kg est exceptionnelle. En effet, sa maman est née sans utérus.
En 2019, elle devient la première patiente à recevoir une greffe d'utérus en France, une opération délicate menée par l'équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi à l'hôpital Foch. Moins de deux ans plus tard, Déborah vient de donner naissance à son premier enfant.
Une naissance pleine d'espoir
Le communiqué de presse de l'hôpital Foch partage des nouvelles du bébé et de sa maman. La petite fille est née à 33 semaines de grossesse, elle est donc prématurée et fait l'objet d'un suivi médical rapproché, mais elle est en parfaite santé. Tout comme la maman.
Cette naissance représente un formidable espoir pour toutes les femmes nées sans utérus ou avec un utérus dysfonctionnel. La maladie génétique, qui a privé Déborah de son utérus, porte le nom de syndrome de Rokistanky. Elle concerne tout de même 1 femme sur 4.500 et est caractérisée par une malformation congénitale de l'utérus et des deux-tiers supérieurs du vagin.
Dans le monde, d'autres bébés sont nés à la suite d'une greffe d'utérus, notamment en Suède grâce à l'équipe du professeur Mats Brännström, pionnier des greffes d'utérus.
Une greffe d'utérus réalisée pour la première fois en France
Article publié le 12 mars 2019 par Futura avec l'AFP-Relaxnews
Une femme de 34 ans a reçu une greffe d'utérus grâce à un don provenant de sa mère. Cette première en France a été annoncée le jeudi 11 avril par l'hôpital Foch de Suresnes, dans les Hauts-de-Seine.
Ce type de greffe, réalisée auparavant dans d'autres pays, a déjà permis des naissances. Cette première médicale française a eu lieu dimanche 31 mars. Elle a été réalisée avec l'utérus d'une donneuse vivante -- la mère de la receveuse -- par l'équipe du professeur Jean-Marc Ayoubi, chef de service de gynécologie obstétrique et médecine de la reproduction de l'hôpital Foch.
La patiente greffée, atteinte du syndrome de Rokitansky (MRKH), est née sans utérus, une condition qui touche une femme sur 4.500 à la naissance. La donneuse âgée de 57 ans, et sa fille, dont les identités n'ont pas été dévoilées, « vont bien », assure à l'AFP le chirurgien. « La patiente transplantée n'est pas encore enceinte et le transfert d'embryons préalablement congelés pourrait se faire dans dix mois », dit-il. Dans les autres cas à l'international, « cela s'est fait entre six et douze mois ».
Une greffe destinée à des femmes sans utérus
Cette greffe est destinée aux femmes nées sans utérus ou à celles auxquelles il a dû être enlevé. Elle représente une alternative expérimentale à la gestation pour autrui (GPA) interdite en France, ou à l'adoption. La première naissance au monde après une greffe d'utérus a eu lieu en Suède en 2014. La naissance, survenue un an après la transplantation, avait été annoncée dans la prestigieuse revue médicale The Lancet par l'équipe du professeur Mats Brännström de l'université de Göteborg. La donneuse vivante avait 61 ans.
Pour leur part, les Brésiliens ont réussi à obtenir la première naissance au monde grâce à une greffe d'utérus de donneuse décédée chez une femme également née sans utérus en raison du même syndrome. La naissance, datant du 15 décembre 2017, avait été révélée un an après par l'équipe du Dr Dani Ejzenberg de l'hôpital de Sao Paulo. Les précédentes tentatives (États-Unis, Turquie...) avaient échoué.
Première greffe d’utérus aux États-Unis
Article de Futura avec l'AFP Washington paru le 28 février 2016
La Cleveland Clinic, un centre hospitalier de l'Ohio, a effectué une première greffe d'utérus aux États-Unis, sur une jeune femme. C'est la deuxième opération de ce genre après celle, réussie, de l'université médicale de Gothenburg, en Suède, en 2013. D'autres devraient suivre en Europe.
Au lendemain d'une intervention qui a duré 9 heures, l'état de la jeune patiente de 26 ans, dont l'identité n'a pas été révélée, était jugé « stable ». L'utérus greffé provient d'une donneuse décédée, a indiqué le centre hospitalier dans un communiqué du jeudi 25 février 2016, sans fournir d'autres précisions et ajoutant qu'une conférence de presse serait organisée la semaine prochaine à Cleveland avec l'équipe médicale.
La Cleveland Clinic avait commencé à sélectionner des candidates pour une greffe de l’utérus à la fin de 2015 dans le cadre d'un essai clinique approuvé par le conseil du centre hospitalier visant à offrir cette procédure à dix femmes.
Celles susceptibles de bénéficier d'une telle greffe souffrent d'une forme irréversible d'infertilité qui affecte 3 à 5 % des femmes dans le monde, précise l'établissement. Un des problèmes de cette greffe est principalement le rejet d'organe pendant la grossesse.
D’autres pays emboitent le pas de la Suéde
En 2013, l'université médicale suédoise de Gothenburg a été la première au monde à effectuer avec succès une telle greffe, qui a permis à la patiente de donner naissance à un enfant en septembre 2014. L'équipe suédoise a réalisé, en tout, neuf greffes de l’utérus qui ont donné cinq grossesses et quatre naissances, indiquait en novembre 2015 la Cleveland Clinic.
En juin 2015, l'Académie française de médecine s'était déclarée favorable à la poursuite d'un programme de recherche sur la transplantation d'utérus, alors que deux équipes françaises sont sur les rangs pour expérimenter cette intervention risquée et pleine d'incertitudes.
En septembre 2015, un groupe de chercheurs britanniques avait obtenu le feu vert des autorités du pays pour lancer dès cette année le tout premier essai clinique de greffe d'utérus au Royaume-Uni. Il devrait concerner dix femmes.